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Facturation électronique de 2026 : une réforme à géométrie variable entre métropole et DROM-COM (anciens DOM-TOM)

Bien plus qu’une simple évolution technologique, la facturation électronique de 2026 redéfinit la place de la donnée dans la gouvernance économique, en substituant au document papier un flux numérique traçable, interopérable et normé.

Mais derrière l’ambition d’un modèle unifié, se dessine une application différenciée : métropole, DROM et COM (anciens DOM-TOM) ne répondent pas aux mêmes régimes fiscaux, ni aux mêmes obligations déclaratives.

C’est dans cette diversité d’interprétations et d’exigences que réside l’un des principaux défis de la réforme : un cadre que nous décryptons ici, à la lumière de ses fondements juridiques et de ses implications territoriales.

Facturation électronique de 2026

Une réforme de structure, au croisement de la donnée et du droit fiscal

De la facture à la donnée : la métamorphose du contrôle fiscal

La Facturation électronique de 2026 ne constitue pas un simple changement de format : elle consacre une mutation profonde de la fiscalité française.

Sous l’effet de la loi sur la facturation et des articles 289 bis et 290 du Code général des impôts, la facture cesse d’être un document comptable pour devenir une donnée normalisée, porteuse d’une valeur fiscale autonome.

L’architecture du dispositif repose sur un double mécanisme :

  • l’e-invoicing, qui encadre l’émission et la réception des factures électroniques entre assujettis à la TVA ;
  • l’e-reporting, qui organise la transmission des données relatives aux opérations échappant à la TVA sur les services (flux B2C, transactions internationales, échanges avec les DROM-COM non assujettis).

Ce nouveau modèle de supervision, inspiré du Continuous Transaction Control (CTC), introduit un contrôle en temps réel de la donnée fiscale.

Il substitue à la logique déclarative classique une approche dynamique, dans laquelle la transaction est suivie dès son émission par le biais d’une Plateforme Agrée (PA) ou du Portail Public de Facturation (PPF).

La facturation électronique devient ainsi l’ossature d’un système fiscal intégré : un réseau interopérable, sécurisé et normé, au service de la traçabilité et de la transparence des échanges économiques.

Une montée en charge graduelle et maîtrisée

Consciente de l’ampleur du dispositif, l’administration a opté pour un déploiement progressif.

L’obligation de réception prendra effet à compter du 1er septembre 2026 pour toutes les entreprises assujetties à la TVA. En outre, l’obligation d’émission de facture électronique entrera en vigueur le 1er septembre 2026 pour les grandes entreprises et les ETI, avant d’être étendue aux PME et micro-entreprises le 1er septembre 2027.

Ce calendrier, fondé sur les critères de taille définis à l’article 51 de la loi de modernisation de l’économie, traduit la volonté d’assurer une transition équilibrée :

  • éviter la saturation des systèmes et permettre l’ajustement progressif des infrastructures ;
  • garantir une interopérabilité fluide entre les acteurs privés et la plateforme publique.

La réforme de la Facturation électronique de 2026 n’impose donc pas une rupture brutale, mais une évolution maîtrisée, guidée par une logique de consolidation plutôt que de disruption.

La territorialité de la TVA : fondement d’une application différenciée

La territorialité de la TVA constitue le critère déterminant du champ d’application de la réforme.
Elle définit à la fois les entreprises concernées par la facturation électronique et la nature de leurs obligations déclaratives.

Concrètement, qui est concerné par la facturation électronique ?

Trois ensembles se distinguent :

  • Les DROM soumis à la TVA : Guadeloupe, Martinique et La Réunion sont pleinement intégrés au dispositif d’e-invoicing.
  • Les DROM où la TVA n’est temporairement pas applicable (BOI-TVA-GEO-20 alinéa 10), tels que la Guyane et Mayotte sont soumis l’obligation du e-reporting.
  • Les COM autonomes (Saint-Barthélemy, Saint-martin, Polynésie Française, Nouvelle-Calédonie…), dotées de régimes fiscaux indépendants, situées hors du périmètre de la loi sur la facturation.

Ce principe de territorialité, à la fois juridique et fiscal, introduit une complexité structurelle : celle d’un dispositif unifié dans son ambition, mais différencié dans son application.

DROM-COM : un archipel fiscal à l’épreuve de l’uniformisation

Longtemps désignés sous l’appellation DOM-TOM, ces territoires ultramarins forment aujourd’hui un ensemble fiscal hétérogène…

Les DROM assujettis à la TVA : Guadeloupe, Martinique, La Réunion

Dans ces départements, la TVA sur prestation de service s’applique selon les principes métropolitains, bien que les taux soient adaptés : 8,5 % pour le taux normal et 2,1 % pour le taux réduit.

Les entreprises y sont pleinement soumises à la réforme de la facturation électronique. Elles doivent émettre et recevoir leurs factures via une Plateforme Agréée et assurer la remontée des transactions B2C ou extra-territoriales au moyen de l’e-reporting.

Une entreprise réunionnaise facturant un client métropolitain devra, par exemple, produire une facture conforme (e-invoicing) aux formats UBL, CII ou Factur-X.

L’exercice, apparemment purement technique, suppose en réalité une adaptation profonde : mise à jour des ERP, fiabilisation des référentiels TVA et montée en compétence numérique.

Ces départements deviennent ainsi des laboratoires opérationnels du modèle français d’e-invoicing : zones pilotes d’un dispositif à la fois ambitieux et exigeant.

Guyane et Mayotte : la périphérie du dispositif

La Guyane et Mayotte constituent des zones extraterritoriales au regard de la TVA française : leurs opérateurs économiques ne sont pas assujettis à la taxe et échappent donc au dispositif d’e-invoicing, réservé aux flux B2B entre assujettis établis sur le territoire fiscal français.

Cependant, ces territoires interagissent avec le périmètre de la réforme lorsqu’ils réalisent des opérations réputées situées en France au sens du II de l’article 290 du CGI (par exemple, ventes vers la métropole ou importations soumises à la TVA française).

Ces opérations doivent alors être déclarées via le e-reporting, pour garantir la cohérence du suivi fiscal global.

Les COM : autonomie fiscale et neutralité réglementaire

Les collectivités d’outre-mer, soit la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Wallis-et-Futuna, Saint-Pierre-et-Miquelon, relèvent de régimes fiscaux autonomes, distincts de celui de la République française.

Certaines ont institué leur propre système d’imposition indirecte, telle la Taxe générale sur la consommation (TGC) en Nouvelle-Calédonie ou la TVA polynésienne (la Taxe sur la Valeur Ajoutée de Polynésie française), tandis que d’autres en sont totalement dépourvues.

De ce fait, ces territoires se situent en dehors du champ d’application de la loi sur la facturation : ils ne sont soumis ni à l’e-invoicing, ni à l’e-reporting, ni à l’enregistrement dans l’annuaire des assujettis.

Les échanges réalisés avec la métropole ou les DROM sont assimilés à des opérations d’exportation, donnant lieu à des factures hors taxe, accompagnées de la mention d’exonération prévue à l’article 294 du Code général des impôts.

Ainsi, si la réforme de la facturation électronique 2026 ne franchit pas les frontières fiscales des COM, elle impose toutefois aux entreprises métropolitaines une vigilance accrue : les opérations qu’elles réalisent avec ces territoires doivent être traitées comme des échanges internationaux et, à ce titre, déclarées via le dispositif d’e-reporting afin de garantir la cohérence et la traçabilité du contrôle fiscal.

Artéva : l’ingénierie réglementaire au service de la performance

Dans un environnement fiscal fragmenté par la territorialité de la TVA et la complexité des régimes ultramarins, Artéva s’impose comme un acteur de référence en ingénierie réglementaire.

Sa mission : accompagner les entreprises dans la mise en conformité opérationnelle avec la facturation électronique 2026, tout en garantissant la cohérence entre cadre juridique, flux de données et systèmes d’information.

Cette expertise s’articule autour de trois axes :

  • Une maîtrise technique des dispositifs d’e-invoicing et d’e-reporting ;
  • Une connaissance approfondie de la réforme de la facturation électronique dans le cadre des opérations achat et ventes réalisées entre une entreprise établie en métropole et son partenaire domicilié dans les DROM-COM ;
  • Une sécurisation réglementaire fondée sur la lecture experte des articles 289 bis et 290 du Code général des impôts.

Artéva envisage la réforme non comme une contrainte administrative, mais comme une opportunité d’amorcer sa transformation digitale en optimisant la circulation de la donnée, en automatisant les contrôles et en renforçant la traçabilité des opérations.

Sa valeur ajoutée réside dans cette capacité à conjuguer rigueur juridique et efficacité opérationnelle, pour transformer la conformité en performance.

Orchestrade® eFacture : la plateforme au cœur de la conformité électronique

Véritable prolongement de cette approche, Orchestrade® eFacture incarne la dimension technologique de la stratégie Artéva.

Conçue comme une plateforme SaaS sécurisée et interopérable, elle permet aux entreprises de centraliser l’ensemble de leurs flux documentaires (devis, commandes, factures) dans un environnement conforme aux exigences de la réforme de la facturation électronique 2026.

Compatible avec les formats normalisés (Factur-X, UBL, CII) ou structuré convenu entre les parties (notamment EDIFACT) et connectée au Portail Public de Facturation et Plateformes Agrées via le réseau Peppol, Orchestrade® eFacture assure la continuité technique du dispositif légal.

Elle constitue le pont entre la réglementation et les systèmes d’information, garantissant à la fois conformité, interopérabilité et fluidité des échanges.

Mais au-delà de la conformité, Orchestrade® eFacture prolonge la philosophie d’Artéva : faire de la donnée fiscale un levier de gouvernance.

En rationalisant les flux, en assurant la traçabilité et en rendant la donnée exploitable, la plateforme transforme la contrainte réglementaire en avantage compétitif : une fiscalité digitalisée, pilotée, et intelligemment orchestrée.

Conclusion : Une fiscalité augmentée, à la géométrie maîtrisée

La facturation électronique 2026 incarne l’avènement d’une fiscalité “augmentée”, fondée sur la donnée, la transparence et la confiance.
Elle marque le passage d’un modèle déclaratif à un système interactif, où chaque transaction devient un signal fiscal en temps réel.

Mais cette modernisation révèle aussi la pluralité du cadre français : une métropole et des DROM alignés sur le dispositif commun, face à des COM autonomes, fidèles à leur souveraineté fiscale.
Cette diversité, loin d’être un frein, souligne la capacité du droit à s’adapter sans perdre sa cohérence.

Dans ce contexte, Artéva se positionne comme un interprète de la complexité réglementaire, conciliant exigence juridique et efficacité opérationnelle.
Avec Orchestrade® eFacture, sa plateforme d’orchestration documentaire, Artéva donne corps à cette ambition : une fiscalité connectée, fluide et intelligemment pilotée, où la conformité devient performance.